Le village médiéval d’Erice, une escale en Sicile
En escale en Sicile, nous partons visiter Erice, superbe village médiéval .
Juché sur le Mont San Giuliano, à la pointe nord-ouest de la Sicile, Erice constitue une étape remarquable d’un voyage en Méditerranée.
Peuplé depuis la préhistoire, ce lieu est un important site néolithique de la région. Et ses premiers habitants, les Élymes, sont, avec les Sicanes, l’un des plus anciens peuples de Sicile.
La fondation d’Erice
La légende raconte qu’Éryx, fils d’Aphrodite et de Boutès, aurait dressé un temple dédié à sa mère sur les hauteurs du mont (qui porta alors son nom). D’où le nom de la cité : Éryx dans l’antiquité.
Une autre version de la fondation du site antique est liée à la guerre de Troie. Des Troyens, menés par Énée, fuyant la mise à sac par les Grecs de leur belle cité, auraient terminé leur exode ici, constituant le premier peuplement d’Elymes. Énée y aurait enterré son père, Anchise, avant d’aller fonder Rome.
Dans les deux cas, la cité est viscéralement liée au culte d’Aphrodite.
Dans la mythologie grecque, on rencontre encore le site d’Érix, lors d’un des douze travaux d’Hercule. Le héros serait passé ici avec les bœufs de Géryon et il y aurait tué le roi des Élymes qui voulait s’emparer des bêtes.
Erice, promenade dans le temps
Ce village médiéval est sans doute l’un des plus beaux de Sicile. Et la vue que l’on a de ses remparts est à couper le souffle. Une plongée dans la grande bleue parsemée d’îles !
Si on a de la chance, par temps clair, on peut même apercevoir les côtes africaines.
Nous avons repéré, à l’est, les îles Égades, où nous ferons notre prochaine escale.
En nous promenant dans les ruelles étroites, à l’abri derrière des murailles ancestrales, nous allons de surprise en émerveillement. Palazzi, églises, châteaux, jardins…
À l’ombre des pierres
Ses murailles ont, depuis toujours, protégé Erice des attaques. Dans cet ouvrage de fortification, construit sous les Carthaginois, on peut encore trouver des pierres taillées par les Élymes, au VIIIe siècle avant notre ère.
En nous promenant le long du Viale dell’Addolorata, nous découvrons la partie la mieux conservée de la muraille.
Et nous ne pouvons nous empêcher de rêver à la grandeur de cette antique cité que des générations successives ont tenté de garder à l’abri des convoitises étrangères.
Nous arpentons les venelles étroites qui n’ont rien perdu de leur caractère médiéval en foulant des pavés polis par le temps.
Et nos pas nous conduisent, après les portes Spada et Carmine, au quartier espagnol.
Un bâtiment du XVIIe siècle nous rappelle la présence des garnisons espagnoles. Il accueille, aujourd’hui, un musée des Arts et métiers d’autrefois.
Strates d’histoire
Au sud-est du site, sur l’extrême pointe de la montagne, les ruines du château de Vénus nous attendent.
Édifié au cours du XIIe siècle, par les Normands, le château doit son nom au temple originel dédié à la Vénus érycine, déesse mère protectrice de la ville.
Malgré l’œuvre destructrice du temps, on ressent encore la puissance des fortifications, tours et murailles.
Au XIXe siècle, lors de la restauration des tours de défense avancée des Normands, un jardin est créé : Il giardino del Balio, ou jardin des baillis.
Sa position naturelle nous offre un panorama grandiose avec, en toile de fond, les îles Égades et, au premier plan, la ville et le port de Trapani.
La ville aux cent églises
Il est arrivé que l’on nomme Erice “la ville aux cent églises”.
Nous n’en avons pas compté autant. Mais il est vrai que pour un village d’à peine trois cents mètres de largeur, la concentration en églises est impressionnante.
La principale est la Chiesa Madre, église fortifiée du XIVe siècle. Elle fut édifiée au pied d’une tour de guet qui deviendra son clocher. L’intérieur de l’église, restauré au XIXe siècle, abrite un retable en marbre de style Renaissance.
Se promener au hasard des ruelles d’Erice promet un voyage dans le temps.
Lorsque la brume accroche le promontoire, le village se souvient de ses origines mythiques.
Mais lorsque le regard porte loin dans la plaine ou sur la mer, le voyageur entend l’appel du large.
Publié par Sylvie
Alain6 juin 2019
Super Sylvie cet article nous inspire et donne vraiment envie de se rendre à Erice. Merci pour cette rédaction
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