Culte de la déesse-mère d’Erice

À toutes les époques, et à partir au moins de 2000 avant JC, Erice fut placée sous la protection d’une déesse-mère.

L’histoire de sa fondation même, dans les temps légendaires de la Grèce Antique,  est liée au culte de la déesse Aphrodite.

Lorsque les nuages s’accrochent au mont, les habitants d’Erice croient sentir la caresse de Vénus

La déesse-mère des Sicanes et Élymes

Aux origines, les premiers habitants de la Sicile édifièrent un  sanctuaire consacré à la déesse-mère. Un simple autel en plein air au cœur de l’enceinte sacrée du théménos. Ils y vénéraient une déesse protectrice de la cité et de ses habitants.

La déesse-mère Astarté

Puis,  à l’arrivée des Phéniciens, au VIIIe siècle avant notre ère, on y vénère Astarté. Déesse de l’amour et de la guerre. L’association de ces deux termes peut paraître étonnante mais quoi de plus nécessaire à la survie d’un peuple de ces temps troublés que la perpétuation et la défense contre de potentiels envahisseurs ?

On croit aussi savoir qu’Astarté était réputée apporter aide et protection aux marins. Et qu’elle veillait sur eux, du haut de son promontoire rocheux où la vue se perd dans un horizon infini.

Aphrodite

Les Grecs consacrent, sur le même emplacement,  un temple à Aphrodite.

D’après leur mythologie, la cité d’Eryx (ancien nom d’Erice) fut fondée par l’un de ses fils. Soit Énée, lors de sa fuite de Troie, soit Eryx, enfant de ses amours avec Boutès, argonaute installé en Sicile. Dans chacun de ces mythes, l’un ou l’autre des fils d’Aphrodite place la cité d’Erice sous sa maternelle protection.

On se plaisait à raconter, que dans ce temple célèbre, des esclaves se livraient à la prostitution sacrée, offrant leur corps aux pèlerins.

Mais, comme Astarté avant elle, Aphrodite était surtout vénérée en ce lieu pour la sécurité qu’elle pouvait offrir aux marins. L’épithète Euploïa (protectrice de la navigation) lui était alors attribuée.

La Vénus d’Erice

Les Romains, enfin, confirmèrent l’immense renommée de ce temple. Voué au culte de Vénus Érycine, la Vénus d’Eryx (aujourd’hui Erice).

Sous l’Empire Romain, le temple de la Vénus Érycine connaît une importance et une notoriété exceptionnelles. Elles étaient telles, en effet, que dix-sept villes siciliennes devaient payer un tribut en or au sanctuaire d’Erice. Ce trésor était protégé par un corps permanent de plusieurs centaines de soldats.

Au Moyen Âge, les Normands érigèrent le château de Vénus (castello di Venere), à l’emplacement du temple de la Vénus Érycine.

Marie

La religion chrétienne prendra, dans la ville d’Erice, une importance considérable. On l’appela, d’ailleurs, la « ville aux cent églises ». Et, tout naturellement, le culte de la vierge Marie succède aux antiques cultes des déesses-mères.

Tout au long de l’année, sa statue parcourt les ruelles de la cité médiévale lors de  processions rituelles.

La principale église d’Erice lui est consacrée. C’est le Duomo dell’Assunta, ou l’église mère.

Astarté, Aphrodite, Vénus, Marie, à chaque époque, Erice a confié sa protection et sa prospérité à une divinité bienveillante.


Alain Godel20 juin 2019

Merci Sylvie pour ce voyage dans l'histoire Nous avons toujours eu besoin de protection surtout se sentir protégé c'est bien de le rappelé

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