Moment de poésie, dans les Bouches de Bonifacio
Une soirée presque comme toutes les autres dans les Bouches de Bonifacio à bord du voilier Océan.
Nous naviguons, en musique, dans la sérénité des îles Lavezzi au coeur des bouches de Bonifacio.
À bord, chacun et chacune se perd dans la contemplation de ce tableau vivant. Nous savourons la joie d’être en paix avec la Nature et avec nous-mêmes. Pas d’horaires à respecter, pas d’affaires à régler. Loin du tumulte, seul le son du clapot sur la coque et du vent dans les voiles.
Comme une chanson enfantine, ressurgissent de nos souvenirs les mots de Baudelaire qui semblent avoir été écrits pour nous, aujourd’hui :
Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes,
L’univers est égal à son vaste appétit.
Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !
Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le cœur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers :
Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ;
D’autres, l’horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
Astrologues noyés dans les yeux d’une femme,
La Circé tyrannique aux dangereux parfums.
Pour n’être pas changés en bêtes, ils s’enivrent
D’espace et de lumière et de cieux embrasés ;
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
Effacent lentement la marque des baisers.
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir ; cœurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s’écartent,
Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !
Ceux-là, dont les désirs ont la forme des nues,
Et qui rêvent, ainsi qu’un conscrit le canon,
De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
Et dont l’esprit humain n’a jamais su le nom !
Et le ketch nous guide doucement vers l’horizon embrasé.
Publié par Sylvie
Alain Godel27 juin 2019
Sylvie la vraie poésie il me semble que c'est toi vraiment merci pour ton interprétation de moments parfaits et aussi magiques
Commentaire
Commentaire