Quel rapport entre les îles Lavezzi, la voile et Météo France ?

Quel rapport entre les îles Lavezzi, les voiliers et Météo France ?

Renseignements croisière week-end

Comment les conditions de navigation dans les Bouches de Bonifacio ont accéléré la mise en place du premier réseau météorologique français

le skipper d’un voilier et la météo

Pour le skipper d’un voilier, ou n’importe quel autre marin, la connaissance de la météo est précieuse et, parfois, vitale. Ainsi, en croisière ou à terre, la consultation des cartes météorologiques et des prévisions de plus en plus précises est une activité au moins quotidienne.

Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Même si, depuis très longtemps, on observe les phénomènes météorologiques. Et même si on connait les vieux dictons « Cumulus bourgeonnants annoncent beau temps ».

Les débuts

La météorologie en tant que science n’existe, en France, que depuis la deuxième moitié du XIXème siècle.

À partir de 1852, l’Observatoire  de Paris accueille le premier service météo. Il relève,  plusieurs fois par jour, la température, la pression atmosphérique, la direction du vent et l’aspect du ciel.

Prévoir les tempêtes

À cette époque, l’Observatoire est dirigé par Urbain le Verrier, surtout connu pour son arrogance et son tranchant. C’est pourtant lui qui est l’auteur de la première carte météorologique de France. Et, surtout, à l’origine de la création d’un réseau de stations communiquant par télégraphe.

Depuis novembre 1854, Le Verrier travaille à ce projet. Il étudie la trajectoire de la dépression responsable de la terrible tempête  du 14 novembre de cette même année. Elle avait envoyé par le fond les flottes de trois pays en mer Noire.

Grâce à ce qu’il considère comme un cas d’école, il démontre qu’un tel réseau permettrait de prévenir les marins des tempêtes.

Un naufrage aux îles Lavezzi

D’accord, mais quel est le lien avec notre navigation dans les Bouches de Bonifacio, êtes-vous en train de vous demander ? J’y viens.

Après avoir ajourné sa décision, Napoléon III donne finalement son accord pour la mise en place de ce réseau, le 16 février 1855.

Pourquoi ce jour-là ? Ne croyez pas qu’il s’agit d’un hasard.

En effet, l’Empereur vient d’apprendre qu’une de ses meilleures frégates, La Sémillante, s’est perdue corps et biens sur les récifs des îles Lavezzi. Si le Capitaine Jugan avait été prévenu de cet effroyable coup de vent, plus de sept cents hommes et quatre cents tonnes de matériel auraient pu être sauvés.

Immédiatement, un réseau de vingt-quatre stations dont plus de la moitié sont reliées par télégraphe, est mis en place sur le territoire français.

Son premier objectif est de tenir les marins informés de l’arrivée des perturbations.

Ainsi débute la météorologie moderne en France

Publié par Sylvie